Vernissage le vendredi 20 septembre 2025 à 17h00

Issue d’un milieu agricole ou dit comme simple – une pépinière, un garage de poids lourds, une enfance en Dordogne, des origines grecques – Noémi Koxarakis a grandi entourée de personnes qui voyaient du beau dans les choses les plus ordinaires et savaient ainsi tout regarder, tout embellir. Aujourd’hui artiste, elle tire ce fil pour y construire sa propre pratique, qui mêle broderie, films et photographie. Vois-tu ici, la fleur vient d’une idée simple : celle de faire des broderies agricoles. Recousant presque sans y penser un lien que sa famille grecque a rompu avec les terres et la tradition, elle devient en 2024 elle-même agricultrice en Crète, avec une oliveraie de 250 arbres, et apprend à lire les signes, les sols, les gestes d’un labeur qu’elle a voulu comprendre jusqu’au bout. Stelios Paraskevopoulos, agriculteur et ami, a accepté de l’y initier. Elle a proposé de le suivre, le photographier, le filmer, tout en travaillant elle-même aux oliviers. Ce métier fait de gestes anciens et de machines modernes, de savoirs millénaires et d’incertitudes contemporaines. Du travail de la terre à la fabrication de l’huile d’olive, loin du pittoresque ou du romantisme : les mains, les outils, les paysages, la patience, la course contre la montre du temps qu’il fait ou qu’il ne fait pas, la fatigue, les aubes pour arroser, les vannes à réparer la nuit, les casse-croûte faits de grenades ouvertes, de café, de bon gros pains et de salamis industriels. Pensée comme un documentaire brodé au long cours, qui durera plusieurs années, cette exposition rend compte à ce stade de différents aspects du travail observés pendant quatre saisons.